La Montanharda

Le mèdia de las lutas auvernhatas – Le média des luttes auvergnates

Violences policières à Clermont-Ferrand : deux témoignages du 10 et du 11

Voici ici deux témoignages écrits à propos des violences policières encore jamais vues à Clermont-Ferrand qui ont eu lieu lors du 10 et du 11 septembre qui nous ont été envoyés. Nous vous conseillons vivement de les lire et de les partager afin que tout le monde puisse avoir un point de vue différent sur la situation que celui des médias mainstream. Nous les avons restranscrit tels quels (avec seulement une mise en forme pour l’article). Nous avons aussi compilé quelques vidéos issues de militant·es que nous avons mises en fin d’article :

Témoignage 1 : 10 septembre, violences validistes et racistes

J’étais à la ZOT (Zone d’Occupation Temporaire) depuis 10h, tout se passait très bien, même trop bien. Les gens faisaient leurs activités, dessin de pancartes, musique, cantine solidaire. Du bon temps et du bonheur. Les enfants jouaient (je veux préciser que tout le long il y avait aussi une famille avec un nourrisson, quand même !). Bref, c’était si calme que j’ai pu dormir en fait. Pour vous dire le niveau de paisibilité hahaha.

Bref. Le cortège de manifestant arrive et tout le monde profite de la paisibilité, tout le monde s’asseoit et se repose. On mange un peu.

Et là apres je ne sais pas 20 ou 30 minutes on voit les keufs arriver. Du coup les gens commencent à se lever, car ils arrivent d’un coup par surprise. Au milieu de la foule un keuf en civil essaie de choper la première personne racisée qu’il voit, les camarades essaient de le retenir et c’est là que le gazage commence. Des gens se prennent le gaz en plein dans le visage, des cris, vraiment stressant. Et j’étais très proche des lieux. Donc j’ai morflé également, ça pique, ça fait mal quoi. Et là t’as un mouvement panique assez surprenant et qui m’a fait très peur et j’ai beaucoup stressé. On se fait nasser en fait, on est encerlé de partout, de tous les cotés où on voit y’a les keufs. Ca tirait de tous les côtés, y’avait du gaz partout et de la fumée partout. Moi je suis malentendant en plus donc le stress était terrible. Mais du coup je ne sais pas ce qui est arrivé au nourisson ou si la famille a pu quitter les lieux, des gamins et des personnes agées se sont faites gazées pour te dire.

Et je suis tombé malade depuis cet évènement à cause du stress. Pour vous dire aujourd’hui (ndlr : le lendemain) je suis resté planqué dans le lit, j’ai jamais vu autant de violences sur Clermont. Je me rendais pas compte mais je tremblais quand ça se passait. Je suis vraiment choqué que ça m’aie à ce point fait peur que ça m’a rendu malade. Je suis une personne handi en plus donc ça m’a empiré mes symptômes. Je pense que la police est validiste c’est évident. Je pense que sans la solidarité des camarades j’en serais sorti traumatisé.

C’était vraiment traumatisant d’entendre les coups de feu sans savoir d’où ça vient, genre l’état de confusion et de panique dans lequel ça m’a mis c’est chaud.

Témoignage 2 : 11 septembre, « Quoi ça pourrait être nos enfants, vous avez vu ce qu’ils font ? »

Après que les policiers aient gazé en quantité sous la préf’, on s’est regroupés place de Jaude, une cinquantaine de jeunes a voulu partir en manif spontanée, j’ai suivi en vélo, distribué du sérum physiologique quand il y avait besoin. Comme les policiers ont continué à gazer en abondance, ils nous ont encerclé rue Beaumarchais, puis sont venus au contact, ont arrêté au minimum une dizaine de personnes, en les attrapant brutalement et en les matraquant, tout en continuant à les gazer en visant la tête.

Certains ont voulu se réfugier dans un immeuble, je disais aux policiers : « Faites doucement, ça pourrait être vos enfants », jusqu’à ce qu’un policier tape dans la roue de mon vélo et me dise « Quoi ça pourrait être nos enfants, vous avez vu ce qu’ils font ? » (ils n’ont rien cassé ni brûlé) et m’arrache mon masque de piscine « et enlevez ça » et le jette.

J’ai ensuite appelé le 15 pour une jeune fille asthmatique et avec un souffle au coeur, parallèlement un jeune avait appelé le 18. Le 15 m’a demandé de leur passer un policier, qui a dit qu’elle jouait la comédie (ce n’était pas le cas). Les pompiers sont arrivés et l’ont emmené.

C’est écœurant, je les ai vu embarquer plein de jeunes garçons et filles à l’air inquiet·es et apeuré·es, qui n’ont rien fait d’autre que peut-être participer à placer des poubelles au milieu de la route (la plupart n’ont touché à rien) et sont actuellement en garde à vue, tout ça parce que le gouvernement à la botte des ultrariches refuse de les écouter et s’appuie sur des brutes en uniformes pour les mater…

Précision au cas où :
Les policiers ont pas suivi la manif’ spontanée dès le début, c’est quand on était rue Bonnabaud qu’ils sont arrivés en voitures des deux côtés, ont annoncé une première sommation, « dispersez-vous » je crois et ont envoyé plein de lacrymos dans la foulée, nous obligeant à passer par où on a pu pour échapper au nuage de fumée, et ont continué à lancer des lacrymos. En fait ils nous ont pas laissé la possibilité de nous disperser, jusqu’à nous encercler rue Beaumarchais…

Ces témoignages, les très nombreuses infos qui ont été relayées et les images peuvent paraitre courantes pour des habitant·es d’autres villes, mais il est à noter qu’elles sont tout à fait exceptionelles dans le contexte clermontois et même auvergnat en général. Depuis de longues années il n’y a pas eu de telles violences policières lors de mouvements sociaux au sein de la métropole, et ces mouvements ont toujours été extrêmement pacifiques, trop peut-être. La dernière en date est celle qui a eu lieu lors des retraites où seulement quelques personnes avaient été gazées. Cela pourrait être dû aux ordres de l’Intérieur ou aux paniques autour du narcotrafic ? Une analyse est ici à tenter.

Il devient alors plus que nécessaire pour le mouvement de continuer, et de se garder décentralisé. Les manifestant·es ont la force du nombre et de la détermination à faire changer ce système capitaliste qui nous opresse au quotidien de différentes manières, et si des actions sont faites partout et souvent dans le département, la police ne pourra jamais tenir bien longtemps face à la détermination des manifestant·es auvergnat·es.

Si vous avez des témoignages de violences policières dans le Puy-de-Dôme, ou que vous souhaitez écrire un article, sur n’importe quel évènement (violent ou non), envoyez-nous un mail à la-montanharda@proton.me. Nous recherchons par ailleurs des rédacteur·ices pour couvrir l’ensemble du département.

10 septembre à Riom : Agents 212 et maire chafouin

Confusions et viennoiseries au rond-point de Paris

Sept heures du matin, 10 septembre, Riom, rond-point de Paris. De mystérieuses voitures s’accumulaient et voyaient sortir d’elles des personnages hauts en couleurs, en gilet jaune, ou rouge, ou magenta, voire même sans gilet, qui sortaient des palettes afin de créer des barrages filtrants sur quelques voies. Sauf une seule, où le barrage est total.

Mais que faisait la police ? La police, rapporta un journaliste de la Montagne, était allée se chercher une douzaine de viennoiseries dans une boulangerie. Les manifestant·es, une vingtaine (de viennoiseries, sinon ils et elles étaient une quarantaine) ! Cela a visiblement dû fortement altérer leur concentration, puisque si les manifestant·es avaient bien prévu de se regrouper à 7h au rond-point de Paris (affiché de partout), les policiers, eux, les attendaient à 7h à un péage plus loin…

Raté pour la police sur tous les plans.

Plusieurs longues minutes après que les barrages filtrants et le barrage total soient complètement opérationnels, les forces de l’ordre arrivèrent enfin. Ils commencèrent par verbaliser deux motos sur un terre-plein pour s’échauffer. Puis, nos héroïques agents 212, fines fleurs de la Nation Française, firent une entrée fracassante au barrage total. Ils ne firent qu’une bouchée des palettes, jetées avec une rage incroyable sur le bas-côté. Victoire, mais que partielle, car une syndicaliste retraitée vint les remplacer. Ne pouvant pas elle aussi la jeter sur le bas-côté (quoique, dans certaines situations, vous savez…) ils la transportèrent heureusement aux côtés de ses camarades, à deux. La syndicaliste n’en resta pas là, et ce dialogue s’ensuivi :

« […] vous êtes à la solde du gouvernement, dit-elle.

– Bah et vous bah vous êtes pas à la solde d’un parti politique peut-être ? lui-répliqua t-il

– Ca tombe bien, je suis dans aucun parti politique.

– Mais oui, bien sûr, bien sûr, oh ben déjà la CGT…

– La CGT c’est un parti politique ?

– … Il me semblait que c’était pas aujourd’hui les syndicats madame ?

– Vous lisez mal les papiers… »

En effet, les syndicats annonçaient que les mobilisations commençaient à partir du 10 septembre, une autre syndicaliste lui tendit un papier syndical pour appuyer ses propos, mais malheureusement, comme tout bon baqueux qui se respecte (il était de la BAC) il ne voulu pas lire. Rude tâche que la lecture, déjà que lire un point de rendez-vous sur un tract est complexe, soyez compatissants…

Les voies de la discorde

Coup de théâtre ! Un gilet jaune avait alors commencé à filmer. Pudiques, les Gardiens de la Nation lui expliquèrent gentiment (euphémisme) que c’était interdit.

Au même moment, d’autres policiers (plus intelligents que le baqueux) allèrent prévenir les personnes sur les autres points de blocage que seuls les barrages filtrants étaient autorisés. Ouf.

Mais retournons quelques instants à notre ami gilet jaune qui a eu l’audace de secouer un drapeau palestinien sur le terre-plein où avait lieu le blocage total, à côté des policiers. Un gilet jaune qui secoue un drapeau palestinien ? L’un des policiers eut visiblement une erreur système et s’approcha pour lui prendre en photo le visage à quelques centimètres de ce dernier :

« On vous filme ! dit-il alors.
– Ah mais je croyais qu’on avait pas le droit de filmer ? répliqua le gilet jaune.

– Si si, vous pouvez filmer, on fait partie du décor !

– Mais tout à l’heure vous m’aviez dit que non ?

– Oui, vous avez le droit de filmer, sauf quand on vous l’interdit ! »

Du bon sens finalement. D’autres demandèrent quel était ce drapeau, intrigués probablement par l’agencement des couleurs qui rapellait fort celui de l’Italie ou de la Bulgarie. Les manifestant·es, étonné·es par cette question, leur demandèrent si ils ne savaient pas de quel drapeau il s’agissait ? Mais nos policiers ne savaient réellement pas : « Ah non, moi je sais pas de quel drapeau il s’agit, vraiment. ». Semble t-il que la Palestine est un pays aussi connu que le Tuvalu pour nos forces de l’ordre…

De toute façon, il n’était alors plus nécessaire pour les manifestant·es de bloquer plus que ça, puisque dans l’ivresse de leur victoire totale sur les palettes, une retraitée, deux motos sur un terre-plein et une caméra, la police avait réussi à créer un embouteillage gigantesque, bien plus que ce que n’importe quel barrage filtrant n’aurait fait. Participant, de fait, au 10 septembre aux côtés des manifestant·es et validant finalement la théorie de l’alliance avec les forces de l’ordre. Ou alors ils n’auraient pas fait exprès, mais ce serait, hautement improbable.

Les manifestant·es finirent par distribuer leur millier de tracts aux automobilistes, dont les réactions furent en écrasante majorité positives, et en soutien au mouvement. Alors que tous·tes se retrouvèrent à un point à l’écart pour faire le point, la police continuait à entretenir son propre embouteillage, en sifflant au hasard sur des voitures, et comble du comble, elle gara deux de ses propres voitures sur le même terre-plein où se situaient les motos (qui ne dérangeaient personne). Avait elle finalement décidé de concourir contre les manifestant·es sur qui fera le meilleur blocage et aura le plus de viennoiseries ? Nul ne sait.

ZOT, promenade de santé : l’agent 212 est bien caché

Petite promenade

Les manifestant·es arrivèrent à 10h aux Jardins de la Culture pour y commencer à installer la ZOT (Zone d’Occupation Temporaire). Ce n’était pas de l’avis de la police, qui préféra qu’elle ne s’installe au Pré Madame, juste à côté. Du moins c’était là qu’ils attendaient, laissant les manifestant·es librement installer leur ZOT aux jardins. Cela en devenait presque insultant pour Riom. Après une assemblée plénière, à laquelle assista aussi un policier en civil extrêmement discret, une grosse partie des ZOTes (une soixantaine) partirent en opération escargot sur le périphérique de Riom et dans la rue centrale, guidé·es par le son d’une vielle à roue et de casseroles. Les pauvres forces de l’ordre furent toutes perturbées par ce chaos, suivant la marche, nottament car la file se faisait un malin plaisir à tourner autour des ronds-points. Celui du côté de l’hôpital failli leur causer un infarctus : ils crurent que la marche allait bloquer l’institution, alors pourtant que Macron s’en occupe très bien tout seul !

Il y avait aussi le maire dans la rue, Pierre Pécoul, qui passa sans même dire bonjour à qui que ce soit.

L’après-midi fut très calme à la ZOT. Pendant que les ZOTes mangeaient et discutaient, la police cuisait dans sa voiture garée faubourg de la Bade. Parfois envoyant au sein de la ZOT de très discrets policiers en civil, parfois regardant la ZOT de loin d’un air méchant. La pauvre police s’ennuyait tellement qu’elle passait son temps à interpeller des jeunes en leur hurlant dessus pour un oui ou pour un non, qui traversaient le faubourg…

Quelques banderoles à la ZOT

Entre 16h et 17h le monde s’amassa. À 17h eu lieu l’Assemblée Populaire, où diverses actions pour la continuation du mouvement, dont le fait de reprendre exactement les mêmes points de rendez-vous que le 10 pour le lendemain furent décidées collectivement (notez bien cette fois-ci les policiers qui nous lisent !). Mais il ne fallait pas terminer la journée ainsi…

Pas cool le Pécoul

En effet, l’information circula que le conseil municipal s’est réuni exceptionellement ce mercredi 10 septembre. Quelle idée ! À croire que le maire l’a fait exprès, le pire étant qu’à aucun moment la mobilisation n’était à l’ordre du jour…

Ni une ni deux, une partie de la joyeuse compagnie voulu rendre visite à leur cher maire. Et elle était dans son plein droit, étant donné que les conseils municipaux sont ouverts au public ! Le dialogue démocratique fut il établi entre les notables et le peuple riomois ? Les élus d’opposition soi-disants communistes ont il soutenu le mouvement dans ses actions ? Le candidat Pierre 2 Chassaing succédant à Pierre 1 Pécoul et premier adjoint a t-il fait la morale aux gueux ? Toutes les réponses à vos questions dans cette vidéo relatant la quasi intégralité de l’évènement :

Et au retour de la ZOT, nos manifestant·es repartirent chez eux et elles, pour se reposer pour le lendemain, évitant au chemin du retour les 3 policiers en civil subtilement cachés dans un coin derrière l’école d’art et de musique, comptant les feuilles des arbres.

Cet article vous a plu ? Vous aimeriez voir ça pour d’autres villes ? Il nous manque des rédacteur·ices sur place pour quadriller au moins tout le Puy-de-Dôme ! Vous pouvez postuler vous-même pour rédiger des articles ou désigner en Assemblée Populaire quelqu’un qui est volontaire pour le faire. Contactez nous pour Ambert, Billom, Clermont, Issoire, Thiers, etc. à la-montanharda@proton.me

Ce qu’il s’est passé le 10 septembre dans le Puy-de-Dôme (résumé)

Résumé de ce qu’il s’est passé le 10 septembre dans le Puy-de-Dôme. D’autres articles plus détaillés apparaitront pour chaque ville, si nous y avons des rédacteur·ices. Nous cherchons actuellement des rédacteur·ices pour toutes les villes sauf Riom. Contactez nous à la-montanharda@proton.me

Ambert

  • Plus de 70 personnes sur le rond-point de Aldi, diffusion de tracts et ralentissement de la circulation.
  • Les gendarmes sont arrivés pour dissuader les blocages.

Brioude

  • À 13h la circulation sur la N102 est bloquée dans les deux sens. Il y a une dizaine de flics, c’est calme, et une quarantaine de personnes sur place avec des barnums

Clermont-Ferrand

  • Rond-point du Brézet une grosse centaine de personnes se font gazer depuis 7h.
  • Carrefour des Pistes : une 60aines de personnes discutent avec les automobilistes ont bloqué pendant un long moment un axe routier en faisant un sit-in. La police arrive et gaze les personnes présentes !
  • Les personnes présentes aux Pistes quittent le carrefour pour se rendre place du 1er Mai à la ZOT.
  • Plus de 1200 personnes pour une Assemblée Populaire place des Carmes.
  • Des dizaines de camions de CRS arrivent.
  • Du monde partout place Delille, direction place de Jaude. Blocage à Fontgieve (place Gaillard).
  • Un cortège de 300 personnes remontent Berthelot. Dès que le groupe s’arrête les CRS s’équipent pour gazer.
  • Un cortège de plus de 600 personnes se rend à Jaude. Les CRS sont sur place. Une chaîne humaine se forme.
  • Place du 1er Mai la ZOT se met en place avec la bambinerie et la cantine.
  • Après un passage à Delille et à la gare, le cortège se rassemble à la ZOT du 1er mai.
  • Après de nombreux gazages … Un camion CRS a même foncé dans la foule sur le trajet.
  • Une vélorution circule dans la ville.
  • Assemblée populaire avec des centaines de personnes.
  • Place du 1er Mai à ZOT : alors que tout le monde était assis en train de papoter et de manger avec des enfants. La police (en civil) est venue interpellée une personne dans la foule ! Puis de nombreux CRs sont venus des 4 coins de la place pour gazer.
  • La vélorution rejoint la ZOT avec 200 personnes à vélo.
  • Un cortège se rend à la préfecture.

Issoire

  • Participation au piquet de grève FO éducation devant Lycée Murat et Collège de Verrière
  • Filtrage de la circulation avec diffusion de tracts d’information au carrefour entre l’avenue Pierre Mendès-France et l’avenue Marie Curie.
  • Blocage d’un rond point avenue Marie curie.
  • Parade humoristique des riches avec leurs brouettes de lingots.

Lezoux

  • Opération « caddies » dans un supermarché !

Riom

  • Rond point de Paris bloqué pendant 1h30 malgré les menaces et tentatives d’intimidation de la police, gros soutien de beaucoup d’automobilistes !
  • Plus de 60 personnes présentes à l’installation de la ZOT des  Jardins de la Culture.
  • Opération escargot à pied dans les rues de Riom, escortés par la police.
  • Goûter des familles sous le soleil sur la ZOT.
  • Assemblée populaire.
  • Irruption dans le conseil municipal exceptionnel.

10 septembre en Auvergne et résumé des pots de départ de Bayrou, toutes les infos, toutes les villes

(rappel, La Montanharda ne fait que relayer ce qui a été décidé par les Assemblées Populaires de chaque ville, et n’est pas organisatrice)

Le 10 septembre, on bloque tout ! dit le slogan. Et l’Auvergne n’est pas en reste, puisque des actions sont prévues dans la plupart des sous-préfectures, quadrillant ainsi tout les départements, et permettant à la plupart des gens d’agir ce jour là. Voici un résumé (principalement pour le Puy-de-Dôme faute d’informations ailleurs pour le moment) de ce qui a été prévu par les Assemblées Populaires organisées principalement sur le Telegram d’Indignons-Nous 63, avec en prime, un petit résumé du pot de départ de Bayrou le 8 septembre si nous avons eu l’info, suivi d’un point conseils pour le 10 et d’un résumé du rapport de la préfecture du Puy-de-Dôme :

Ambert

  • RDV 7h du matin au rond-point Carrefour

Pas d’infos sur le pot de départ pour le moment.

Aurillac

  • RDV 10h du matin sur la place d’Aurinques pour discuter, et l’après-midi pour agir !

Pas d’infos sur le pot de départ pour le moment.

Billom

  • RDV 10h sur le parking d’Intermarché pour covoiturer et aller faire une action blocage caddie 🛒🛒

Une trentaine de personnes étaient présentes au pot de départ de Bayrou (et 2 chiens !). En plus de 2 gendarmes. Il semble que tout s’est bien déroulé.

Brioude

  • RDV rond-point de Limagne (aussi apellé « d’Intermarché »)

Une petite centaine de personnes devant la mairie de Brioude pour le pot de départ de Bayrou, des prises de paroles ( une présence policière minimum 3 gendarmes et 3 PSIG (Peloton de Surveillance et d’Information de la Gendarmerie) et des rendez-vous pris, confirmés, et rediffusés pour mercredi matin.

Clermont-Ferrand

  • RDV 7h du matin au carrefour des Pistes ET au rond-point du Brézet
  • ZOT (Zone d’Occupation Temporaire) sur la place du Premier Mai à partir de 10h
  • Vélorution à 14h30 en départ de la ZOT du Premier Mai
  • Assemblée Populaire à 17h à la ZOT du Premier Mai

Près de 200 personnes étaient présentes au pot de départ de Bayrou, devant la préfecture. Il y a eu un gazage de la part des forces de l’ordre et des blessé·es du côté des personnes pacifiquement présentes lors du pot, ce qui est une première depuis un moment à Clermont, métropole connue pour le calme durant les rassemblements, aussi bien du côté de la police que des manifestant·es. Un article paraitra bientôt sur ce sujet, avec plus de détails. Voici une vidéo pour patienter de Vilain Syndicaliste :

À Clermont-Ferrand, des syndicalistes et personnes âgées ont été gazées par les forces de l’ordre alors qu’ils et elles ne représentaient aucun danger.

[image or embed]

— Vilain Syndicaliste (@vilainsyndicaliste.bsky.social) 8 septembre 2025 à 22:25

Issoire

  • RDV 7h30 entre le lycée Murat et le collège Verrière
  • RDV 9h au carrefour de Lidl (aux feux)

Entre 50 et 60 personnes présentes à Issoire pour le pot de départ de Bayrou devant la sous-préfecture, et une dizaine de gendarmes. Il semble que tout s’est bien déroulé.

Murat

  • RDV 9h du matin sur le parvis de la gare.

Pas d’infos sur le pot de départ pour le moment.

Le Puy-en-Velay

  • RDV dès 7h30 au lycée Simone Veil + garderie solidaire au Beluga (12 av. Foch)

Pas d’infos sur le pot de départ pour le moment.

Riom

  • RDV 7h du matin au rond-point de Paris
  • ZOT (Zone d’Occupation Temporaire) aux Jardins de la Culture (en face de la médiathèque) à partir de 10h
  • Goûter des familles à 16h à la ZOT des Jardins de la Culture
  • Assemblée Populaire à 17h à la ZOT des Jardins de la Culture

Une cinquantaine de personnes présentes pour le pot de départ de Bayrou devant la mairie. La police nationale est passée en voiture le long de la rue pour observer et discuter un peu à deux reprises, mais tout s’est bien déroulé dans une ambiance festive et bon enfant.

Ydes

  • RDV à partir de 7h au rond-point de la Baraquette pour discuter, et l’après-midi pour agir !

Pas d’infos sur le pot de départ pour le moment.

Yssingeaux

  • RDV à partir de 7h30 devant la sous-préfecture.

Pas d’infos sur le pot de départ pour le moment.

N’hésitez pas à nous relayer vos infos, photos, vidéos, qu’on puisse compléter l’article, à la-montanharda@proton.me !

Conseils pour préparer le 10 :

Prévoir :

  • Sérum physiologique (au cas où il y aurait des lacrymos, pour les yeux)
  • Boire et manger bien sûr
  • Pas de téléphone perso
  • Pas de vêtements synthétiques (privilégiez le coton)
  • Masque chirurgical ou FFP2 (pas de masque à air)

Conseils :

  • Une Base Arrière Juridique (BAJ) est active depuis hier soir. Pour plus d’informations sur celle-ci, consultez le canal Télégram d’informations d’Indignons-Nous 63. Pensez à noter son numéro de téléphone sur votre bras.
  • Écoutez les personnes habituées à des actions si vous êtes novices.
  • Restez groupé·es, ne jamais partir seul·e, être à deux minimum.
  • En cas de panique, s’occuper de la personne qui panique.
  • Protégez vous si ça se déroule mal, et rapellez vous de ces paroles de Massilia dans Mèfi! :
    Mesfisa ti ben dau comissariat (méfie-toi bien du commissariat)
    Que lei còndes ti mancaràn pas. (car les condés te manqueront pas)
    Si parlas fòrt, si siás pas d’acòrd (si tu parles fort, que tu n’es pas d’accord)
    Si çò que viés ti fa venir lo racacòr, (si ce que tu vois te fait venir la « rage »)
    Es pas la pena de jugar ambé la mòrt. (c’est pas la peine de jouer avec la mort)
  • Ne déclinez que votre petite identité si jamais les policiers viennent vous emmerder et vous la demandent (nom, prénom, adresse, date et lieu de naissance, RIEN DE PLUS), pour le reste, dites seulement « je n’ai rien à déclarer ». Même si ils insistent, vous n’avez légalement que ça à dire. Refusez aussi les empreintes et prélèvements ADN.
  • Concernant la GAV (garde à vue) si on est pas officiellement en GAV, on part, si on se retrouve en GAV, on ne dit rien et on demande à apeller un avocat (voir conseil précédent). Refuser impérativement la comparution immédiate.
  • Ne pas toucher les choses tombées, en particulier les grenades lacrymo, au risque d’y perdre la main, n’essayez pas de les renvoyer.
  • Ne pas amener ce qui pourrait être ou est une arme, par exemple couteaux, rangers (chaussures), bâtons, tazers, bombes au poivre, béquilles, etc.

En espérant que tout se déroule au mieux pour vous !

N’hésitez pas à nous relayer des conseils supplémentaires, qu’on puisse compléter l’article, à la-montanharda@proton.me !

Résumé du rapport de la Préfecture du Puy-de-Dôme

Le rapport est disponible ici (si vous avez le temps, lisez-le). Ce qu’il y a à retenir :

  • Captation d’images autorisées par aéronefs pour les secteurs d’Ambert (A75, A71), Issoire, Clermont (Brézet, Pistes, 1er Mai), Thiers. Pas de captation donc pour Riom et Billom.
  • Interdiction de transport de carburants et d’artifices.
  • Grande crainte de trouble de l’ordre public et de dégradation de « biens » publics et/ou privés.
  • Assimilation du mouvement comme radical et radicalisant (quoi que cela veuille bien dire…) et complètement désorganisé.

Il est possible que comme pour les pots de départ, le plus grand risque se situe à Clermont, pourtant habituellement « calme » en terme de répression policière (par rapport à beaucoup d’autres villes en France). Une théorie peut être qu’il y a eu une « radicalisation » de la police à Clermont suite aux histoires de narcotrafic.

Dans tous les cas, ne vous mettez pas en danger, faites pas les con·nes, suivez les conseils précédent.